V
Il Tritone
Un amas de dauphins tient, dressée sur la queue,
Une coquille béante où un Triton s’élève ;
Il souffle dans une conque ; et c’est un son de rêve
Qui d’un rayon perce les ondes bleues.
Les dalles brûlent, les pins accrochent les nuages
Sur le démon, verte de mousse, une tunique
Semble sculptée par la nature. Un rêve antique
A ciselé la beauté folle de l’image.
Bernini, tu es là ! Ton jeu me réjouit
Quand des Quatre Fontaines la mémoire enfouie
S’éveille, du Pincio, où je vais arpentant
Ces lieux chers à Gogol, et Ivanov, où ont jailli,
Sous la pointe du Piranèse, toute la mélancolie
De Rome et tout son art de pierre de Titans.