IV
La Barcaccia
Pétrifiée sous les coupes engorgées
Par des courants dont l’eau déborde avec ardeur
Gît une barque à moitié naufragée,
Les filles de Campanie y apportent des fleurs.
Un escalier enjambe le bâti que gagne
Une large voie dédoublant ses atours,
Il lance vers le ciel le haut de ses deux tours
Et l’obélisque sur la Place d’Espagne.
J’aime les maisons nues aux tons de mandarine,
Et les détroits gorgés de monde entre les murs,
La chaleur de midi quand les palmes murmurent.
La nuit, entendre s’élever des soupirs obscurs,
Sous le son velouté des guitares badines,
La stridulation égarée d’une mandoline.