III

L’aqua felice

Pindare, le cygne blanc, chantait : il n’est, dans l’existence,
Bienfait plus doux que l’eau. Elle court le long des veines
De Rome, chassée dans les aqueducs par les pentes :
Heureuse humidité jaillie des sources pleines.

Qu’elle tourbillonne dans le cercle des sarcophages,
Frappe, d’un jet ardent, l’azur au loin brillant,
Répande la fraîcheur ou, refusant d’être sage,
Fasse sombrer les vasques en ses ruissellements…

Dans l’étroite ruelle, quand sa magie opère,
Par amplification, elle élève en passant,
Les choeurs de l’assemblée de tous les dieux des mers

Saisis par le burin. La nuit, s’assoupissant
Les palais jubilent en écoutant, déserts,
Le gargouillis des voix de l’eau, retentissant.

Traduction par Geneviève Pyron

   

    L’acqua felice. Фото С. Швец.
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Автограф. РАИ, опись 1, картон 5, папка 20, лист 4
13
   
© Исследовательский центр Вячеслава Иванова, 2014